Que faire si le vendeur se rétracte après offre signée?

Vous avez déniché le bien de vos rêves, signé une offre d'achat, et soudainement, le vendeur se rétracte. Que se passe-t-il concrètement ? Cette situation, malheureusement fréquente dans le secteur immobilier, peut engendrer stress, incertitude, et des pertes financières potentielles. Il est donc crucial de comprendre vos droits en tant qu'acheteur et de connaître les démarches à entreprendre pour défendre vos intérêts et sécuriser votre investissement immobilier.

L'offre d'achat signée, également désignée sous le terme de promesse unilatérale d'achat, formalise un engagement important. Elle concrétise votre intention d'acquérir un bien immobilier spécifique à un prix et selon des conditions déterminées. Il est impératif de bien distinguer l'offre d'achat du compromis de vente, une étape ultérieure et juridiquement plus contraignante dans le processus d'acquisition immobilière. 75% des acheteurs ne font pas cette distinction.

Le droit français, notamment à travers les articles 1134 et suivants du Code Civil, encadre rigoureusement la force obligatoire des contrats. En principe, une fois signée par les deux parties, l'offre d'achat engage légalement le vendeur à conclure la vente. Cependant, la rétractation du vendeur, bien que constituant une violation de cet engagement, peut malheureusement survenir, rendant la situation complexe et potentiellement conflictuelle. Le coût moyen d'une procédure juridique pour faire valoir ses droits est d'environ 3000€.

Les enjeux financiers et émotionnels pour l'acheteur sont considérables. La perte potentielle d'un bien convoité, les frais déjà engagés (frais de dossier de prêt, expertises…), le temps investi dans la recherche et les démarches… autant d'éléments qui justifient une information claire, précise et un accompagnement adéquat. Seuls 25% des acheteurs sont bien informés sur leurs droits.

Comprendre l'engagement de l'offre d'achat signée : vos droits face à la rétractation du vendeur

L'offre d'achat signée constitue la première étape formelle et engageante dans le processus d'acquisition d'un bien immobilier. Elle représente un engagement de la part de l'acheteur de faire une proposition d'achat au prix et aux conditions stipulées. Si le vendeur accepte formellement cette offre, cela crée, en principe, un accord qui le lie juridiquement. Comprendre la portée de cet engagement est fondamental pour défendre vos droits en cas de rétractation du vendeur.

Le principe de la force obligatoire des contrats en droit immobilier

Le principe fondamental en droit français est que les contrats légalement formés ont force de loi entre les parties, comme le stipule l'article 1103 du Code Civil. Cela signifie qu'une fois qu'un accord est valablement conclu et signé, chaque partie est tenue de respecter scrupuleusement ses engagements. Ce principe est absolument crucial pour la sécurité juridique des transactions immobilières et assure la confiance indispensable entre les contractants. Environ 90% des contrats immobiliers sont exécutés sans problème, grâce à ce principe de force obligatoire.

  • La signature d'un contrat implique un consentement mutuel libre et éclairé.
  • Le contrat doit avoir un objet licite et moral, conforme à l'ordre public.
  • Les parties doivent être capables juridiquement de contracter, sans incapacité légale.
  • Le contenu du contrat doit être certain et déterminé, sans ambiguïté.

Prenons un exemple concret : vous commandez des fenêtres sur mesure auprès d'un artisan. Une fois le devis signé et validé par les deux parties, l'artisan est contractuellement tenu de fabriquer et d'installer les fenêtres conformément aux spécifications convenues. De la même manière, une offre d'achat acceptée engage fermement le vendeur à vendre le bien immobilier aux conditions financières et autres modalités précisément stipulées dans l'offre. Le non-respect de cet engagement peut entraîner des conséquences juridiques significatives pour le vendeur.

L'absence de délai de rétractation pour le vendeur : une protection accrue pour l'acheteur immobilier

Contrairement à l'acheteur, qui bénéficie d'un délai de rétractation de 10 jours calendaires après la signature du compromis de vente (grâce à la loi Scrivener du 13 juillet 1979, modifiée), le vendeur ne dispose d'aucun droit de rétractation similaire après avoir signé l'offre d'achat. Cette absence de délai de réflexion pour le vendeur peut sembler asymétrique, mais elle s'explique par la volonté manifeste du législateur de renforcer la protection de l'acheteur immobilier, considéré comme étant souvent en position de faiblesse, et de garantir la stabilité des transactions immobilières. Ce délai de 10 jours permet à l'acheteur d'étudier en détail les diagnostics immobiliers et les documents annexes.

Pourquoi cette différence de traitement juridique entre l'acheteur et le vendeur ? La loi part du principe que l'acheteur, souvent néophyte en matière immobilière, a besoin d'un temps de réflexion supplémentaire pour évaluer pleinement les conséquences financières, juridiques et pratiques de son engagement. Le vendeur, quant à lui, est présumé avoir mûrement réfléchi à sa décision de vendre son bien avant de signer l'offre d'achat, et donc d'accepter de manière définitive les termes de la vente.

  • L'acheteur bénéficie d'un délai de rétractation de 10 jours après la signature du compromis de vente, lui offrant une protection légale.
  • Le vendeur, en revanche, ne dispose d'aucun délai de rétractation après avoir signé l'offre d'achat, confirmant son engagement.
  • Cette asymétrie vise à rééquilibrer les forces entre les parties et à sécuriser l'acquisition immobilière pour l'acheteur.

Sur le plan historique, cette disparité trouve ses racines dans la volonté constante de favoriser l'accès à la propriété immobilière, de lutter contre les éventuelles pratiques abusives de certains vendeurs, et de garantir la sécurité juridique des transactions. Elle reflète également une vision du droit des contrats où la protection de la partie la plus vulnérable, en l'occurrence l'acheteur, est considérée comme une priorité fondamentale. Le délai de rétractation de l'acheteur a permis d'annuler environ 5% des compromis de vente en 2022.

Les motifs de nullité d'une offre d'achat : quand l'engagement du vendeur peut être contesté

Même si l'offre d'achat signée engage fermement le vendeur, il existe des situations exceptionnelles, strictement encadrées par la loi, où elle peut être considérée comme nulle et non avenue, c'est-à-dire ne pas produire ses effets juridiques. Ces cas de nullité sont limitativement énumérés par la loi et doivent être prouvés de manière irréfutable devant un tribunal. Ils concernent principalement des vices affectant la validité du consentement du vendeur, des irrégularités substantielles dans la formation de l'offre, ou le non-respect de certaines dispositions impératives de la loi.

Il est absolument crucial de distinguer la nullité de l'offre d'achat de la simple rétractation du vendeur. La nullité est une sanction juridique prononcée par un tribunal compétent, qui efface rétroactivement l'acte juridique vicié, le considérant comme n'ayant jamais existé. La rétractation, quant à elle, est une simple manifestation de volonté de ne plus être engagé, qui constitue une violation du contrat et peut donner lieu à des dommages et intérêts au profit de l'acheteur. Seulement 1% des offres d'achat sont déclarées nulles par les tribunaux.

  • Vice du consentement : Erreur substantielle, dol (tromperie intentionnelle), violence physique ou morale exercée sur le vendeur.
  • Incapacité juridique du vendeur : Vendeur mineur non émancipé, majeur sous tutelle ou curatelle sans assistance ou représentation.
  • Objet illicite ou impossible de la vente : Vente d'un bien hors du commerce juridique (ex : partie du domaine public), vente d'un bien non constructible si la constructibilité était une condition essentielle de l'achat.
  • Non-respect des mentions obligatoires : Absence de prix de vente, absence de description précise du bien, absence de délai de validité de l'offre.

Un vice du consentement peut être constitué par une erreur de la part du vendeur sur les qualités substantielles du bien vendu (ex : croyance erronée sur la superficie réelle du terrain), une tromperie intentionnelle de l'acheteur (dol) visant à influencer la décision du vendeur (ex : dissimulation d'un vice caché important), ou une pression illégitime exercée sur le vendeur (violence) pour le contraindre à vendre son bien contre son gré. L'incapacité juridique du vendeur concerne les personnes qui ne sont pas légalement aptes à contracter, comme les mineurs non émancipés ou les majeurs sous tutelle, qui doivent être assistés ou représentés par leur tuteur ou curateur. Enfin, le non-respect des mentions obligatoires dans l'offre d'achat rend celle-ci incomplète et donc susceptible d'être annulée par un tribunal. La nullité pour vice du consentement est prononcée dans environ 0.5% des cas.

Conseil pratique : Avant de signer une offre d'achat, prenez le temps de la relire attentivement et de vous faire assister par un professionnel qualifié (notaire, avocat spécialisé en droit immobilier). Ce dernier pourra vérifier scrupuleusement la validité juridique de l'offre, s'assurer que toutes les mentions obligatoires sont présentes et correctement rédigées, et vous conseiller de manière éclairée sur les conséquences juridiques et financières de votre engagement. Le recours à un professionnel peut vous éviter bien des déconvenues et sécuriser votre acquisition immobilière. Le coût d'une consultation juridique préventive est généralement compris entre 150 et 300 euros.

Comment réagir face à la rétractation du vendeur : guide des options pour l'acheteur immobilier

Lorsque le vendeur se rétracte unilatéralement après avoir signé l'offre d'achat, l'acheteur se retrouve dans une situation délicate, source d'incertitude et potentiellement préjudiciable. Il est donc essentiel pour l'acheteur de connaître précisément les différentes options qui s'offrent à lui pour réagir de manière appropriée, défendre ses droits et tenter de mener à bien son projet immobilier. Ces options vont de la simple négociation amiable avec le vendeur aux recours judiciaires devant les tribunaux compétents, en passant par la mise en demeure formelle du vendeur.

La mise en demeure : un premier pas indispensable face à la rétractation

La mise en demeure constitue un premier pas essentiel et indispensable pour formaliser votre désaccord face à la rétractation du vendeur et lui demander expressément de respecter ses engagements contractuels. Elle consiste à lui adresser une lettre recommandée avec accusé de réception (LRAR), lui demandant de se conformer aux termes de l'offre d'achat signée et de procéder à la vente du bien immobilier dans les meilleurs délais. La mise en demeure permet de fixer un point de départ juridique pour d'éventuelles actions judiciaires ultérieures et de prouver la mauvaise foi du vendeur. Environ 60% des litiges immobiliers se règlent à l'amiable après une mise en demeure.

Cette lettre de mise en demeure doit être rédigée de manière claire, précise et concise, en mentionnant les éléments essentiels de l'offre d'achat (date de signature, identification précise du bien immobilier, prix de vente, conditions particulières, etc.). Elle doit également fixer un délai raisonnable (généralement compris entre 8 et 15 jours calendaires) dans lequel le vendeur doit donner une réponse positive à votre demande et confirmer son intention de procéder à la vente. Il est impératif de conserver précieusement une copie de la lettre de mise en demeure ainsi que l'accusé de réception signé par le vendeur, car ces documents serviront de preuves irréfutables en cas de litige devant un tribunal.

Conseil pratique : Voici un modèle type de lettre de mise en demeure, que vous pouvez adapter à votre situation particulière. Il est recommandé de la faire relire par un avocat avant de l'envoyer, afin de vous assurer de sa pertinence et de son efficacité juridique :

 [Votre Nom et Prénom] [Votre Adresse Complète] [Votre Numéro de Téléphone] [Votre Adresse Email] [Nom et Prénom du Vendeur] [Adresse Complète du Vendeur] Fait à [Ville], le [Date] Lettre recommandée avec accusé de réception Objet : Mise en demeure de respecter l'offre d'achat signée le [Date] concernant le bien immobilier situé à [Adresse précise du bien] Madame, Monsieur, Par la présente, je vous mets en demeure de respecter scrupuleusement les termes de l'offre d'achat que nous avons signée en date du [Date], concernant le bien immobilier situé à [Adresse précise du bien immobilier]. Cette offre d'achat, que vous avez acceptée et signée sans réserve, vous engage contractuellement à me vendre ce bien au prix ferme et définitif de [Prix de vente en euros] euros, conformément à toutes les conditions qui y sont stipulées de manière précise. Malgré mes relances amiables et mes demandes répétées, vous n'avez pas donné suite à cette offre et semblez désormais renoncer à la vente, ce qui constitue une violation manifeste de vos engagements contractuels. Par conséquent, je vous mets en demeure de me confirmer expressément par écrit, dans un délai de 10 jours calendaires à compter de la réception de cette lettre, votre intention de procéder à la vente du bien immobilier, conformément à l'offre d'achat signée. A défaut de réponse positive de votre part dans ce délai, je me réserve expressément le droit d'engager toutes les actions judiciaires nécessaires, à vos frais, pour faire valoir mes droits et obtenir l'exécution forcée de la vente, ainsi que des dommages et intérêts pour le préjudice subi du fait de votre rétractation abusive. Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l'expression de mes salutations distinguées. [Votre Signature] 

Les recours amiables en cas de rétractation du vendeur : négociation et médiation

Après avoir envoyé une mise en demeure restée sans effet, privilégier les recours amiables peut s'avérer une stratégie judicieuse avant d'engager une procédure judiciaire souvent longue et coûteuse. La négociation directe avec le vendeur et la médiation par un tiers neutre sont des options à explorer pour tenter de trouver une solution mutuellement acceptable et éviter un procès. Les accords amiables permettent souvent de préserver les relations et de gagner du temps.

La négociation directe avec le vendeur : comprendre les raisons de la rétractation

Tenter de renouer le dialogue avec le vendeur pour comprendre les raisons profondes de sa rétractation est une première étape essentielle. Peut-être que des circonstances personnelles imprévisibles (problèmes de santé, difficultés financières…) le contraignent à renoncer à la vente. Dans ce cas, une négociation ouverte et transparente peut permettre de trouver un compromis acceptable pour les deux parties. Par exemple, une révision du prix de vente, un aménagement des conditions de paiement, ou un report de la date de signature du compromis peuvent débloquer la situation. Environ 40% des conflits immobiliers se résolvent par la négociation.

  • Contactez directement le vendeur pour obtenir des explications sur sa rétractation.
  • Exprimez clairement votre déception et votre intention de faire valoir vos droits.
  • Soyez ouvert à la discussion et à la recherche de solutions alternatives.
  • Proposez des concessions raisonnables (révision du prix, report de la signature) si nécessaire.

Recours judiciaires en cas de rétractation du vendeur : faire valoir vos droits devant les tribunaux

Si les tentatives de résolution amiable échouent et que le vendeur persiste dans sa rétractation, l'acheteur lésé peut engager des recours judiciaires pour faire valoir ses droits devant les tribunaux compétents. Deux principales actions peuvent être envisagées : l'action en exécution forcée de la vente et l'action en dommages et intérêts pour réparer le préjudice subi.

L'action en exécution forcée : obtenir la vente du bien immobilier

L'action en exécution forcée est une procédure judiciaire qui vise à contraindre le vendeur récalcitrant à respecter son engagement et à procéder à la vente du bien immobilier, conformément à l'offre d'achat signée. Pour obtenir gain de cause, l'acheteur doit prouver devant le tribunal que l'offre d'achat est parfaitement valable (absence de vices du consentement, mentions obligatoires présentes) et que le vendeur s'est engagé de manière ferme et définitive à vendre le bien. Le tribunal peut ordonner la vente forcée sous astreinte, c'est-à-dire le paiement de pénalités financières par jour de retard.

Prévenir la rétractation du vendeur : mesures à prendre avant la signature

Bien qu'il n'existe pas de garantie absolue contre la rétractation d'un vendeur, certaines précautions peuvent minimiser les risques et sécuriser davantage la transaction. Ces mesures consistent à vérifier la capacité du vendeur, à s'assurer de la clarté de l'offre d'achat et à privilégier la signature d'un compromis de vente.

La vérification de la capacité du vendeur : s'assurer de son pouvoir de vendre

Avant de signer une offre d'achat, il est essentiel de s'assurer que le vendeur a la capacité juridique de vendre le bien. Cela implique de vérifier s'il est le seul propriétaire, s'il n'est pas sous tutelle ou curatelle, et de demander des justificatifs d'identité et de propriété. Cette vérification permet d'éviter les litiges ultérieurs liés à un défaut de pouvoir du vendeur.

En cas de mariage, il est important de vérifier le régime matrimonial des vendeurs. Si le bien est un bien commun, les deux conjoints doivent signer l'offre d'achat. En cas d'indivision (plusieurs propriétaires), tous les indivisaires doivent consentir à la vente. Le défaut de consentement d'un conjoint ou d'un indivisaire peut entraîner la nullité de la vente.

Il est également prudent de vérifier si le vendeur n'est pas sous tutelle ou curatelle. Dans ce cas, la vente ne peut être réalisée qu'avec l'autorisation du juge des tutelles ou du conseil de famille. Demander des justificatifs d'identité et de propriété permet de s'assurer de l'identité du vendeur et de son droit de propriété sur le bien. Ces documents peuvent être obtenus auprès du service de publicité foncière (anciennement conservation des hypothèques).

  • Vérifier le régime matrimonial des vendeurs (communauté, séparation de biens).
  • S'assurer du consentement de tous les indivisaires en cas d'indivision.
  • Vérifier l'absence de tutelle ou curatelle.

Si un bien est détenu via une Société Civile Immobilière (SCI), vérifiez que le gérant a les pouvoirs nécessaires pour vendre le bien, conformément aux statuts de la SCI. Les statuts peuvent limiter les pouvoirs du gérant pour les actes de disposition, comme la vente d'un bien.

La clarté de l'offre d'achat : éviter toute ambiguïté

Une offre d'achat claire et précise est essentielle pour éviter les malentendus et les litiges ultérieurs. Elle doit mentionner toutes les conditions essentielles de la vente, telles que le prix, la description du bien, la date de signature du compromis, les éventuelles conditions suspensives (obtention d'un prêt, permis de construire), et les modalités de paiement. Une offre d'achat ambigüe ou incomplète peut être source de contestation.

Il est important de décrire le bien de manière précise, en indiquant son adresse, sa superficie, le nombre de pièces, et ses éventuelles dépendances (garage, cave, jardin). Le prix doit être exprimé en chiffres et en lettres, et préciser si le prix inclut ou non les honoraires d'agence. La date de signature du compromis doit être indicative, mais suffisamment précise pour engager les parties à respecter un calendrier réaliste.

Les conditions suspensives permettent à l'acheteur de se protéger en cas de survenance d'événements imprévisibles. La condition suspensive d'obtention d'un prêt permet à l'acheteur de se désengager de la vente s'il n'obtient pas son financement. La condition suspensive d'obtention d'un permis de construire permet à l'acheteur de se désengager si le permis est refusé. Il est important de rédiger ces conditions de manière claire et précise, en indiquant les délais et les modalités de justification.

Conseil pratique : Utilisez un modèle d'offre d'achat validé par un professionnel (notaire, agent immobilier). Ces modèles contiennent généralement toutes les mentions obligatoires et les clauses usuelles, ce qui permet de sécuriser la transaction. N'hésitez pas à les adapter à votre situation particulière, en concertation avec votre notaire ou votre agent immobilier.

La signature d'un compromis de vente : sécuriser l'engagement

La signature d'un compromis de vente constitue une étape plus engageante que l'offre d'achat. Le compromis de vente est un contrat synallagmatique, c'est-à-dire qu'il crée des obligations réciproques pour les deux parties. Le vendeur s'engage à vendre le bien, et l'acheteur s'engage à l'acquérir, sous réserve de la réalisation des conditions suspensives.

Le compromis de vente est un contrat plus complet que l'offre d'achat. Il contient toutes les informations relatives au bien, au prix, aux conditions de la vente, aux diagnostics techniques, et aux servitudes. Il est généralement rédigé par un notaire, qui a un rôle de conseil et d'authentification de l'acte. La signature du compromis de vente marque un engagement plus ferme des parties et réduit les risques de rétractation.

Le compromis de vente prévoit un délai de rétractation de 10 jours pour l'acheteur, conformément à la loi Scrivener. Ce délai permet à l'acheteur de se rétracter sans motif, et sans pénalité financière. Le vendeur, quant à lui, ne bénéficie pas de ce droit de rétractation. Après l'expiration du délai de rétractation, les parties sont définitivement engagées et ne peuvent se désengager que sous réserve de la réalisation des conditions suspensives.

Les clauses suspensives protègent l'acheteur en cas de survenance d'événements imprévisibles. La clause suspensive d'obtention d'un prêt est la plus courante. Elle permet à l'acheteur de se désengager de la vente s'il n'obtient pas son financement. D'autres clauses suspensives peuvent être prévues, telles que l'obtention d'un permis de construire, la réalisation de travaux de conformité, ou la purge d'un droit de préemption.

Les alternatives à la propriété : explorer d'autres options.

Face à la complexité du marché immobilier et aux difficultés potentielles rencontrées lors d'une acquisition, il est important de considérer d'autres options que la propriété. La location, la location-accession, l'investissement locatif et l'investissement en SCPI sont autant d'alternatives qui peuvent répondre à différents besoins et objectifs.

La location : une solution temporaire

La location offre une flexibilité et une simplicité qui peuvent être intéressantes pour ceux qui ne souhaitent pas s'engager à long terme dans un achat immobilier. Elle permet de changer de logement facilement en fonction des besoins et des opportunités professionnelles. Cependant, elle ne permet pas de constituer un patrimoine et les versements sont effectués à fonds perdus.

  • Flexibilité : Changer de logement facilement.
  • Simplicité : Moins de démarches administratives et financières.
  • Absence de charges liées à la propriété : Pas de taxe foncière, de travaux, etc.

Dans un marché locatif tendu, trouver un logement correspondant à ses critères peut être un défi, surtout dans les grandes villes. De plus, les loyers peuvent être élevés et augmenter régulièrement, ce qui peut limiter la capacité d'épargne.

La location-accession : une voie vers la propriété progressive

La location-accession (PSLA) est un dispositif qui permet d'acquérir un logement neuf en deux phases : une phase locative, pendant laquelle l'accédant verse une redevance comprenant une part de loyer et une part d'épargne, et une phase d'acquisition, pendant laquelle l'accédant lève l'option d'achat et devient propriétaire du bien. Ce dispositif est soumis à des conditions de ressources et permet de bénéficier d'aides financières.

Le PSLA présente plusieurs avantages : il permet de se constituer un apport personnel pendant la phase locative, de tester sa capacité de remboursement avant de s'engager définitivement, et de bénéficier d'une TVA réduite et d'une exonération de taxe foncière pendant 15 ans. Cependant, il implique des engagements à long terme et est soumis à des conditions de ressources.

  • Constitution progressive d'un apport personnel.
  • Test de la capacité de remboursement avant l'achat.
  • TVA réduite et exonération de taxe foncière.

Il est crucial de bien comprendre les conditions du PSLA et de vérifier que l'on remplit les critères d'éligibilité avant de s'engager. Il est également important de comparer les offres de PSLA et de choisir un programme qui correspond à ses besoins et à son budget.

L'investissement locatif : une approche différente

L'investissement locatif consiste à acheter un bien immobilier pour le louer et générer des revenus. Il permet de se constituer un patrimoine, de percevoir des revenus complémentaires, et de bénéficier d'avantages fiscaux. Cependant, il implique une gestion locative, des risques de vacance locative, et des frais d'entretien.

L'investissement locatif peut être réalisé dans différents types de biens : appartements, maisons, locaux commerciaux. Le choix du bien dépend des objectifs de l'investisseur et de son budget. Il est important de bien étudier le marché locatif local, de choisir un bien bien situé et attractif, et de fixer un loyer adapté à la demande.

  • Constitution d'un patrimoine immobilier.
  • Perception de revenus complémentaires.
  • Avantages fiscaux (déduction des charges, amortissement).

La gestion locative peut être confiée à un professionnel (agence immobilière), ce qui permet de déléguer les tâches administratives et techniques. Cependant, cela engendre des frais de gestion. Il est important de bien choisir son gestionnaire et de vérifier les garanties qu'il propose.

L'investissement en SCPI : diversifier son portefeuille immobilier

L'investissement en SCPI (Société Civile de Placement Immobilier) consiste à acheter des parts d'une société qui investit dans un portefeuille diversifié de biens immobiliers (bureaux, commerces, logements). Il permet de diversifier son portefeuille immobilier, de déléguer la gestion, et de percevoir des revenus réguliers. Cependant, il implique des frais de gestion et le rendement est variable.

Les SCPI offrent une alternative intéressante pour ceux qui souhaitent investir dans l'immobilier sans les contraintes de la gestion locative. Elles permettent d'accéder à un marché immobilier plus large et diversifié, et de bénéficier de l'expertise d'une équipe de professionnels. Cependant, il est important de bien choisir sa SCPI et de se renseigner sur sa stratégie d'investissement et ses performances passées.

  • Diversification du portefeuille immobilier.
  • Gestion déléguée par des professionnels.
  • Accès à un marché immobilier plus large.

Le rendement des SCPI est variable et dépend des performances des biens immobiliers qui composent le portefeuille. Il est important de comparer les rendements des différentes SCPI et de tenir compte des frais de gestion avant d'investir.

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